Les ETF (Exchange-Traded Funds) ont révolutionné le monde de l’investissement depuis leur création en 1993. Leur popularité s’explique par leur simplicité d’utilisation, leurs faibles coûts et leur capacité à offrir une exposition diversifiée à de nombreux marchés. Cependant, comme tout placement financier, ils comportent des risques souvent méconnus. Examinons en détail les 7 risques concernant les ETF que tout investisseur, novice ou expérimenté, devrait prendre en compte.
1. Le risque de liquidité : un danger sous-estimé
La liquidité des ETF, souvent considérée comme acquise, peut parfois poser problème. En théorie, les ETF sont facilement négociables en bourse. Cependant, la réalité peut être différente, surtout pour les ETF peu échangés ou ceux investis sur des marchés moins liquides.
Par exemple, lors de la crise de 2020, certains ETF obligataires ont vu leur valeur chuter brutalement, parfois de plus de 5% en une journée, en raison d’un manque de liquidité sur le marché sous-jacent. Cette situation a créé un écart important entre la valeur liquidative de l’ETF et son prix de marché, pénalisant les investisseurs souhaitant vendre.
Pour les investisseurs : Surveillez le volume d’échange quotidien de vos ETF et leur bid-ask spread. Un spread élevé peut indiquer un problème de liquidité potentiel.
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2. Le risque de contrepartie : l’ombre des ETF synthétiques
Les ETF synthétiques, qui utilisent des produits dérivés (comme les swaps) pour répliquer un indice, introduisent un risque de contrepartie. Ce risque est souvent sous-estimé par les investisseurs particuliers.
Imaginez que la banque fournissant le swap à l’ETF fasse faillite. L’ETF pourrait alors perdre une partie significative de sa valeur, même si les actifs sous-jacents de l’indice n’ont pas bougé. Ce scénario, bien que rare, s’est rapproché de la réalité lors de la crise financière de 2008.
La directive UCITS en Europe limite ce risque à 10% de la valeur de l’ETF. Cependant, certains ETF utilisent des techniques de “fully funded swap” pour réduire davantage ce risque.
3. Le risque de tracking error : quand l’ETF dévie de sa cible
La tracking error mesure l’écart entre la performance de l’ETF et celle de son indice de référence. Un ETF parfait aurait une tracking error de zéro, mais en réalité, ce n’est jamais le cas.
Plusieurs facteurs peuvent influencer la tracking error :
- Les frais de gestion de l’ETF
- Les coûts de transaction pour rééquilibrer le portefeuille
- La méthode de réplication (physique ou synthétique)
- Le traitement des dividendes
Par exemple, un ETF sur le S&P 500 avec une tracking error annuelle de 0,5% pourrait sous-performer son indice de référence de 0,5% chaque année, ce qui peut s’accumuler significativement sur le long terme.
Pour les investisseurs : Comparez la tracking error des différents ETF suivant le même indice. Une tracking error plus faible indique généralement une meilleure gestion.
4. Le risque de concentration : le danger de la sur-exposition
Certains ETF peuvent être très concentrés sur quelques valeurs ou secteurs, ce qui augmente le risque en cas de problème sur ces titres spécifiques.
Prenons l’exemple d’un ETF tech américain. En 2021, les cinq plus grandes entreprises technologiques (Apple, Microsoft, Amazon, Alphabet et Facebook) représentaient plus de 20% de l’indice S&P 500. Un ETF suivant cet indice serait donc fortement exposé à ces entreprises.
Pour les investisseurs : Analysez la composition détaillée de vos ETF. Certains fournisseurs proposent des ETF “equal weight” qui pondèrent également chaque titre, réduisant ainsi le risque de concentration.
5. Le risque de change : l’impact des fluctuations monétaires
Pour les ETF investis à l’international, les variations de change peuvent significativement affecter la performance, parfois même plus que les mouvements du marché sous-jacent.
Par exemple, entre 2014 et 2015, l’euro a perdu près de 20% face au dollar. Un investisseur européen détenant un ETF sur le S&P 500 non couvert contre le risque de change aurait vu la valeur de son investissement augmenter significativement, même si l’indice n’avait pas bougé en dollars.
Pour les investisseurs : Considérez les ETF “currency hedged” qui visent à neutraliser le risque de change. Cependant, gardez à l’esprit que cette couverture a un coût qui peut impacter la performance.
6. Le risque de fermeture : quand l’ETF disparaît
Il arrive que des ETF ferment, notamment s’ils n’atteignent pas une taille critique ou si la demande des investisseurs diminue. Bien que les actifs ne soient pas perdus, cette situation peut entraîner des frais imprévus et des complications fiscales.
En 2020, plus de 200 ETF ont fermé aux États-Unis. Lorsqu’un ETF ferme, les investisseurs sont généralement forcés de vendre leurs parts, ce qui peut créer une moins-value si le marché est baissier à ce moment-là.
Pour les investisseurs : Surveillez régulièrement la taille de vos ETF et leur croissance. Les ETF de petite taille ou ceux qui ne parviennent pas à attirer de nouveaux capitaux sont plus susceptibles de fermer.
7. Le risque réglementaire : l’impact des changements législatifs
Les évolutions réglementaires peuvent affecter significativement les ETF. Par exemple, de nouvelles règles sur les produits dérivés pourraient impacter les ETF synthétiques, tandis que des changements dans la fiscalité pourraient affecter l’attrait de certains ETF.
En Europe, le règlement PRIIPS entré en vigueur en 2018 a obligé les fournisseurs d’ETF à fournir des documents d’informations clés (KID) plus détaillés, ce qui a augmenté leurs coûts de conformité.
Pour les investisseurs : Restez informé des évolutions réglementaires dans les juridictions où vos ETF sont domiciliés. Les changements réglementaires peuvent créer des opportunités ou des risques.
Comment gérer ces risques ETF ?
- Diversifiez vos placements au-delà des ETF
- Choisissez des ETF liquides et de grande taille
- Privilégiez les ETF physiques pour limiter le risque de contrepartie
- Surveillez la tracking error et comparez-la entre ETF similaires
- Soyez attentif à la composition de vos ETF et évitez une concentration excessive
- Considérez le risque de change et utilisez des ETF couverts si nécessaire
- Restez informé des évolutions réglementaires et de l’industrie des ETF
Conclusion
En conclusion, les ETF restent des outils d’investissement puissants et flexibles, mais il est crucial de bien comprendre leurs risques spécifiques. Une gestion éclairée de ces risques ETF vous permettra de tirer le meilleur parti de ces produits financiers tout en protégeant votre capital.
N’oubliez pas : un investissement réussi est un investissement compris. Prenez le temps d’analyser en profondeur vos ETF, leur structure, leur composition et leur performance. En cas de doute, n’hésitez pas à consulter un professionnel financier qui pourra vous guider dans vos choix d’investissement.